62 KiB
Une Grammaire de l’Eittlandais
- Propos préliminaires
- Contexte culturel, écologique et sociolinguistique de la langue
- Aperçu structurel
- Esquisse typologique
- Inventaire phonétique et orthographe
- Phonotaxes
- Structure syllabique
- Structure d’un mot
- Processus phonologiques et morphophonémiques principaux
- Prononciation de discours relaché et contractions
- Classes de mots
- Typologie de l’ordre des constituants
- Structure d’une phrase nominale
- Structure d’une phrase verbale
- Prédicats nominaux et constructions liées
- Clauses intransitives
- Clauses transitives
- Clauses ditransitives
- Types de clauses dépendantes
- Système fonctionnel
- Relations grammaticales
- Constructions liées à la voix et à la valence
- Nominalisation
- Temps, aspect, mode
- Structures marquées pragmatiquement
- Combinaison de clauses
- La langue telle qu’utilisée
- Annexes
- Textes avec traduction interlinéaire
- Glossaire
- Actions physiques
- Amour
- Animaux
- Art
- Astronomie
- Bâtiments
- Commerce
- Conflits
- Conteneurs
- Corps
- Couleurs
- Dimensions
- Direction
- Eau
- Effort
- Éléments
- Émotions
- Évaluation
- Événements
- Existence
- Forme
- Gouvernement
- Grammaire
- Guerre
- Légal
- Lieux
- Lumière
- Mental
- Mesures
- Métaux
- Mouvements
- Nature
- Nombres
- Nourriture
- Outils
- Parenté
- Parole
- Péchés
- Peuples
- Physique
- Possession
- Religion
- Savoir
- Sensations
- Sexe
- Société
- Substances
- Temps
- Travail
- Végétaux
- Vêtements
- Vie et santé
- À trier
- Footnotes
Propos préliminaires
Avant-propos
La redistribution ou vente de ce document sont strictement interdits. Ce document est protégé par la loi française sur le droit d’auteur et appartient entièrement et totalement à son auteur. Ce document est un document disponible gratuitement au format web et PDF sur mon site web1. Si vous l’avez obtenu depuis une autre source, gratuitement ou non, merci de m’en faire part en me contactant via mes réseaux sociaux ou par mail que vous trouverez sur mon site principal2. Aucune personne, morale ou physique, n’est à l’heure actuelle autorisée à redistribuer ces documents. Si vous êtes intéressés par une redistribution de ce document, je vous invite à rentrer en contact avec moi afin que l’on en discute.
Ce document traite d’une langue imaginaire que j’ai créé. Cependant, il sera rédigé comme s’il s’agissait de la première tentative de description de la langue par un linguiste la découvrant. Ainsi, si dans certains passages vous pouvez lire « mais plus d’études sur le sujet sont nécessaires » ou « cet aspect de la langue n’a pas encore été sujet à des analyses plus approfondies », comprenez par cela que je n’ai pas encore travaillé sur ou fini cette partie qui peut être sujet à des mises à jours dans le futur.
Remerciements
Références
Dans ce document, je me référerai parfois à des recherches académiques ou autres ouvrages. Afin de faciliter les recherches, voici la liste des documents cités. Plus tard, je ne me référerai qu’au nom de l’auteur ainsi qu’à l’année de publication. Mes recherches en matière de Vieux Norrois reposent également principalement sur l’ouvrage de M. Barnes (2008) dont vous trouverez la référence ci-dessous.
-
- Elan Dresher, The Contrastive hierarchy in phonology, University of
Toronto, 2003
- MIchael Barnes, A New Introduction to Old Norse, Viking Society for Northern Research, University College London, 2008
Introduction
L’Eittlandais est une idéolangue (langue construite) humaine, inspirée par le Vieux Norrois Occidental, ayant subit une évolution lente dans un contexte isolé, à l’instar de l’Islandais, sur l’île d’Eittlande présentée ci-dessous. Quelques libertés ont été prises de façon à contrôler l’orientation de son évolution acoustique et grammaticale, cependant j’essaierai de créer une grammaire fidèle à ce à quoi on peut s’attendre d’une langue nordique, l’Eittlandais étant une langue plutôt conservatrice comparée aux autres langues nordiques. Les personnes ayant déjà des connaissances concernant le Vieux Norrois, l’Islandais ou le Norvégien auront peut-être plus de facilités pour ce qui est de la compréhension de la langue et de sa grammaire.
Il s’agit d’un projet à part de mon univers littéraire. L’Eittlandais est une langue sœur du Mattér, existant dans un univers alternatif au nôtre et à celui où le Mattér existe. Tandis que le Mattér est une langue créée pour mon propre plaisir de créer une langue, l’Eittlandais est une tentative plus sérieuse de faire évoluer une ancienne langue en une langue moderne, pas seulement m’en inspirer mais réellement faire hériter de cette langue la langue que je créé.
Ce document ne s’adresse pas aux personnes souhaitant apprendre à parler l’Eittlandais, il ne s’agit pas d’un manuel d’apprentissage. Il s’agit plutôt d’une grammaire de référence à laquelle je pourrai me référer lors de mes utilisation de la langue. Je présuppose également que le lecteur dispose de certaines connaissances, notamment qu’il ou elle connaisse l’alphabet phonétique international ou qu’il ou elle dispose de quelques connaissances linguistiques. Il n’existe pas encore, à l’heure actuelle, de manuel orienté vers l’apprentissage de la langue, uniquement celui-ci dédié à l’étude de sa grammaire.
Liste des abréviations
Un certain nombre d’abréviations seront utilisées dans ce document en particulier lors de l’expression de relations grammaticales ou d’éléments grammaticaux. Il est donc important pour les personnes souhaitant étudier cette langue de savoir à quoi cela correspond. Voici une liste que je m’efforce à garder exhaustive des abréviations que vous pourrez rencontrer plus tard.
- ACC
- accusatif
- NOM
- nominatif
- GEN
- génitif
- DAT
- datif
- SG
- singulier
- PL
- pluriel
- 1
- première personne
- 2
- deuxième personne
- 3
- troisième personne
- M
- masculin
- N
- neutre
- F
- féminin
- PN
- phrase nominale
- PV
- phrase verbale
- OD
- objet direct
- OI
- objet indirect
- API
- Alphabet Phonétique International
Ce document utilisera également les conventions habituelles des ouvrages
linguistiques, tel que les gloses pour le détail linguistique d’une phrase,
ou les phrases incorrectes marquées par une étoile *
et les phrases à la
grammaire questionnables notées par un point d’interrogations ?
.
Contexte culturel, écologique et sociolinguistique de la langue
Le nom de la langue
Recherches précédentes
Démographie
Cartes
Eittlande est une île se situant dans l’Océan Atlantique, formant entre elle est le Groënland la mer d’Eittlande. Ce derniers est d’ailleurs le plus proche voisin d’Eittlande, suivi de près par l’Islande. On peut constater sur la carte img:map-world qu’Eittland est de taille respectable, mesurant environ 644 km d’est en ouest, et mesurant 322 km du nord au sud de l’île. On remarque également que l’île se situe à peu près aux mêmes lattitudes que l’Écosse et le nord de l’Angleterre.
Vous pouvez également trouver une carte simplifiée d’Eittlande montrant les principaux lieux et principales villes du pays avec la carte img:map-simple
Une carte de style plus topologique et plus détaillée d’Eittlande peut être trouvé avec la carte img:map-typo
Histoire, migrations
Situation politique
Lors de la création du premier gouvernement en 915, il a été choisi que l’un des fils d’Ingólfr Arnarson, Ásmundr Ingólfrson, soit le roi de ce nouveau pays du fait de sa position au sein de l’économie de ce nouveau pays, faisant de lui Ásmundr I. Une monarchie s’installa donc à la tête d’un système féodal. Eittlande étant un territoire divisé en deux par la chaîne de volcan traversant l’île, un co-roi fut nommé pour régner au nom du souverain sur la partie orientale de l’île lorsque Áleifr I, fils d’Ásmundr I, accéda au trône. Ainsi, Steingrímr Ásmundrson, frère cadet du roi, fut nommé comme co-roi en 937. En 959, suite au décès d’Áleifr I, son fils Áleifr II monta sur le trône et nomma un an après son frère Eyvindr co-roi. Cela commença ainsi la tradition du roi nommant un membre proche comme étant co-roi d’Eittlande. En 981, Áleifr III mourut à l’âge de 46 ans et sans héritier au trône. Son frère, Hallþórr I Áleifrbróðir, monta sur le trône. Il nomma alors son fils co-roi
roi | naissance | mort | âge | règne | co-roi | naissance | mort | âge | règne |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Ásmundr I, Ingólfrson | 876 | 932 | 56 | 915-935 | - | ||||
Áleifr I, Ásmundrson | 879 | 950 | 71 | 935-950 | Steingrímr I, Áleifrbróðir | 879 | 959 | 80 | 936-951 |
Áleifr II, Áleifrson | 915 | 971 | 56 | 950-971 | Eyvindr I, Áleifrbróðir | 918 | 981 | 63 | 951-972 |
Áleifr III, Áleifrson | 935 | 981 | 46 | 971-981 | Hallþórr I, Áleifrbróðir | 936 | 1012 | 76 | 972-981 |
Hallþórr I, Áleifrbróðir | 936 | 1012 | 76 | 981-1012 | Eiríkr I, Áleifrbróðir | 938 | 987 | 49 | 982-987 |
Hallþórr II, Hallþórrson | 955 | 1020 | 65 | 937-1012 | |||||
Hallþórr II, Hallþórson | 955 | 1020 | 65 | 1012-1020 | Ásmundr I, Hallþórrbróðir | 956 | 1018 | 62 | 1012-1018 |
Hallþórr III, Hallþórrsonarson | 992 | 1058 | 66 | 1018-1020 | |||||
Hallþórr III, Hallþórsonarson | 992 | 1058 | 66 | 1020-1058 | Ragnheiðr I, Hallþórrson | 976 | 1033 | 57 | 1021-1033 |
Hallþórr IV, Hallþórrson | 1013 | 1065 | 52 | 1033-1058 | |||||
Hallþór IV, Hallþórson | 1013 | 1065 | 52 | 1058-1065 | Áleifr IV, Hallþórbróðir | 1015 | 1087 | 72 | 1059-1065 |
Áleifr IV, Hallþórbróðir | 1015 | 1087 | 72 | 1065-1087 | Eríkr II, Áleifrbróðir | 1020 | 1101 | 81 | 1065-1087 |
Eríkr II, Áleifrbróðir | 1020 | 1101 | 81 | 1087-1101 | Eyvindr II, Áleifrbróðir | 1027 | 1098 | 71 | 1088-1098 |
Eríkr III, Eríkrsonarson | 1053 | 1103 | 50 | 1098-1101 | |||||
Eríkr III, Eríkrsonarson | 1053 | 1103 | 50 | 1101-1103 | Niall I, Eríkrdóttir | 1076 | 1158 | 82 | 1102-1103 |
Niall I, Eríkrdóttir | 1076 | 1158 | 82 | 1103-1158 | Eysteinn I, Niallson | 1095 | 1127 | 32 | 1104-1127 |
Yngvarr I, Niallsonarson | 1102 | 1175 | 73 | 1128-1158 | |||||
Yngvarr I, Niallson | 1102 | 1175 | 73 | 1158-1175 | Eyvindr II, Yngvarrbróðir | 1119 | 1176 | 57 | 1159-1175 |
Yngvarr II, Yngvarrson | 1137 | 1176 | 39 | 1175-1176 | Eyvindr II, Yngvarrbróðir | 1119 | 1176 | 57 | 1176 |
Yngvarr III, Yngvarrson | 1153 | 1202 | 49 | 1176 | |||||
Yngvarr III, Yngvarrson | 1153 | 1202 | 49 | 1176-1202 | Heimir I, Yngvarrbróðir | 1162 | 1223 | 61 | 1177-1202 |
Heimir I, Yngvarrbróðir | 1162 | 1223 | 61 | 1202-1223 | Ásmundr II, Heimirbróðir | 1165 | 1218 | 53 | 1202-1218 |
Gunnhildr I, Ásmundrdóttir | 1189 | 1252 | 63 | 1218-1223 | |||||
Gunnhildr I, Ásmundrdóttir | 1189 | 1252 | 63 | 1223-1252 | Hallþórr V, Gunnhildrson | 1205 | 1283 | 78 | 1223-1252 |
Hallþórr V, Gunnhildrson | 1205 | 1283 | 78 | 1252-1283 | Steingrímr II, Hallþórrbroðir | 1209 | 1263 | 54 | 1252-1263 |
Steingrímr III, Steingrímrson | 1233 | 1278 | 45 | 1263-1278 | |||||
Eyvindr III, Steingrímrson | 1235 | 1291 | 56 | 1278-1283 | |||||
Eyvindr III, Steingrímrson | 1235 | 1291 | 56 | 1283-1291 | Ragnheiðr II, Eyvindrbróðir | 1240 | 1296 | 56 | 1284-1291 |
Eyvindr IV, Eyvindrson | 1262 | 1318 | 56 | 1291-1318 | Ragnheiðr II, Eyvindrbróðir | 1240 | 1296 | 56 | 1292-1296 |
Ragnheiðr III, Ragnheiðrson | 1259 | 1308 | 49 | 1292-1308 | |||||
Eyvindr V, Eyvindrson | 1285 | 1346 | 61 | 1308-1318 | |||||
Eyvindr V, Eyvindrson | 1285 | 1346 | 61 | 1318-1346 | Eríkr II, Eyvindrbróðir | 1290 | 1349 | 59 | 1319-1346 |
Eyvindr VI, Eyvindrson | 1309 | 1354 | 45 | 1346-1354 | Eríkr III, Eyvindrbróðir | 1315 | 1349 | 34 | 1346-1349 |
Eir I, Eyvindrsystir | 1299 | 1360 | 61 | 1349-1354 | |||||
Eir I, Eyvindrsystir | 1299 | 1360 | 61 | 1354-1360 | Björg I, Eirdóttir | 1318 | 1374 | 56 | 1355-1360 |
Björg I, Eirdóttir | 1318 | 1374 | 56 | 1360-1374 | Ásgeirr I, Björgson | 1330 | 1392 | 62 | 1361-1374 |
Ásgeirr I, Björgson | 1330 | 1392 | 62 | 1374-1392 | Eiríkr IV, Ásgeirrbróðir | 1333 | 1393 | 60 | 1375-1392 |
Écologie
Ethnographie
Affiliations génétiques
Tradition littéraire
Dialectes
Situation sociolinguistique
Multilinguisme et attitude envers les langues
Contexte d’utilisation et choix de langues
Viabilité
Mots d’emprun
Le corpus
La nature de la recherche
Consultants et autres sources
Présentation des données
Aperçu structurel
Esquisse typologique
Inventaire phonétique et orthographe
Voyelles pures
L’Eittlandais dispose d’un total de dix voyelles dites « pures ». Contrairement au Vieux Norrois, l’Eittlandais ne dispose pas de distinction entre voyelles longues et voyelles courtes, toutes ont à peu près la même durée de prononciation. Seule une onzième voyelles, le schwa , se prononce rapidement. Cela est dû au fait que cette voyelle est un amenuisement de la voyelle <y>. Vous pouvez voir dans le tableau vow:eittlanda:ipa la liste des voyelles dont dispose l’Eittlandais. Vous pouvez remarquer que le schwa est entre parenthèses : cela signifie qu’il s’agit d’un allophone. Nous en reparlerons dans le chapitre sur l’allophonie (§#h-dc22e66b-cb65-48ed-b72d-2f02452a3148).
/ | < | ||
---|---|---|---|
antérieur | central | postérieur | |
fermé | i y | u | |
pré-fermé | (ɪ ʏ) | (ʊ) | |
mi-fermé | e ø | o | |
moyen | (ə) | ||
mi-ouvert | œ | ɔ | |
pré-ouvert | æ | ||
ouvert | ɑ |
Trois voyelles autres que le schwa sont entre parenthèses : le . Cela est dû à leur présense exclusive dans les diphtongues que nous traiterons plus bas (§#h-c44d50b3-b107-44fb-8b12-c2fbbd159f31).
Dans le tableau vow:eittlanda:orth, nous pouvons voir une correspondance avec le tableau vow:eittlanda:ipa où les voyelles situées similairement représentent l’orthographe latine de ces voyelles. Par exemple, la voyelle est représentée par le caractère <ö> en Eittlandais. On peut voir également que le schwa n’a aucune représentation orthographique. À nouveau, cela est dû à l’allophonie de l’Eittlandais que nous verrons plus bas.
/ | < | |
---|---|---|
antérieur | postérieur | |
fermé | i y | u |
mi-fermé | e ø | o |
mi-ouvert | ö | ó |
pré-ouvert | æ | |
ouvert | a |
Voici une description plus en détail des voyelles de l’Eittlandais :
- a
- même qu’en anglais britannique father. Exemple : dagyr « jour »
- æ
- même qu’en anglais britannique pat. Exemple : sær « mer »
- e
- même qu’en français été. Exemple : elgyr « élan »
- i
- même qu’en français île. Exemple : iðyn « travail, métier »
- o
- même qu’en français eau. Exemple : hof « temple »
- ó
- même qu’en français vote. Exemple : ól « bière »
- ö
- même qu’en français neuf. Exemple : öpa « crier »
- ø
- même qu’en français deux. Exemple : døkkyr « sombre »
- u
- même qu’en français doux. Exemple : ull « laine »
- y
- même qu’en français lune. Exemple : ymr « grognement, bourdonnement, fredonnement »
Peu d’évolutions de la prononciation des voyelles du vieux norrois apparurent, mis à part la perte de distinction entre voyelles longues et voyelles courtes. Cependant, trois voyelles ont tout de même changé de prononciation :
- le a est devenu postérieur, se transformant en
- le ǫ s’est quant à lui refermé, devenant un ó
- le œ , perdant au passage sa qualité de voyelle longue.
Suivant la théorie de hiérarchisation des phonèmes selon B. Elan Dresher (2003), certains phonèmes sont perçus comme étant plus proches que d’autres par les locuteurs natifs de cette langue, cette distinction se basant principalement sur certaines caractéristiques desdits phonèmes. Il est ainsi possible de créer un arbre présentant la hiérarchie de ces caractéristiques distinctives ayant pour résultat l’inventaire phonétique de la langue liée à l’arbre ainsi créé. Vous trouverez donc l’arbre arbre:vowels présentant la relation des différentes voyelles entre elles.
Dans le tableau table:vowels:features sont présentées chacune des caractéristiques de chaque voyelle individuelle de l’Eittlandais.
/ | <> | > | > | > | > |
---|---|---|---|---|---|
vowel | |||||
y | + | + | + | - | + |
u | + | + | + | - | - |
i | + | - | + | - | + |
ø | - | + | + | - | + |
o | - | + | + | - | - |
œ | - | + | - | - | + |
ɔ | - | + | - | - | - |
æ | - | - | + | + | + |
e | - | - | + | - | + |
ɑ | - | - | - | + | - |
Diphtongues
En plus des dix voyelles pures présentées ci-dessus, l’Eittlandais dispose de quelques voyelles composées de deux voyelles pures : les diphtongues. Ces voyelles se distinguent par une évolution de leur prononciation dans le temps. Ainsi, quand on parle de diphtongues en Eittlandais, on se réfère principalement à un couple de deux voyelles où la seconde et plus faible que la première ; la première voyelle est porteuse de l’accentuation s’il y en a une et peut être allongée dans certains cas, comme dans le chant, tandis que la seconde se comporte presque comme une semi-consonne.
En Eittlandais, on peut retrouver trois différentes diphtongues héritées du Vieux Norrois :
diphtongue | phonétique |
---|---|
ei | |
au | |
ey |
On remarque que les voyelles faibles subissent un relâchement, le en .
Voici une description un peu plus complète de ces diphtongues :
- ei
- diphtongue proche du britannique que l’on retrouve dans pie, à la différence près que la première voyelle est légèrement plus ouverte. On peut également parfois la rencontrer prononcée , voir le chapitre sur l’allophonie (§#h-dc22e66b-cb65-48ed-b72d-2f02452a3148). On retrouve une diphtongue similaire en Norvégien dans le terme nei. Exemple : Eittland
- au
- diphtongue similaire à la diphtongue de l’anglais nord-américain standard comme dans low , excepté que la première voyelle est plus ouverte. Une diphtongue plus proche peut être retrouvée en néerlandais belge dans le terme lauw. Exemple : auðyr « trésor »
- ey
- contrairement à ce que la voyelle typographique <e> peut laisser penser, la prononciation de la première voyelle est similaire à un <ø>. La diphtongue est donc similaire à la voyelle de neus en néerlandais des Pays-Bas, ou à auga en Islandais.
Il est également possible de techniquement considérer l’association de voyelles avec les consonnes comme des diphtongues, voire des triphtongues si ladite voyelle est elle-même une diphtongue, mais il demeure plus simple de considérer ces semi-voyelles comme étant des consonnes au même titre que toutes celles listées ci-dessous.
Consonnes
Comme dans toute langues, en plus de voyelles, l’Eittlandais dispose également d’un certain nombre de consonnes. On peut compter dix-neuf consonnes basiques composant cette langue, et certaines peuvent avoir leur prononciation altérée, rajoutant six autres consonnes à l’inventaire consonantique Eittlandais. Vous pouvez trouver la liste de ces consones dans le tableau table:cons:ipa, avec les consonnes alternatives (dites allophoniques, voir §#h-dc22e66b-cb65-48ed-b72d-2f02452a3148) entre parenthèses.
/ | < | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
nasal | m | n̪ (n̪̥) | ŋ | ||||
occlusif | p | t̪ d̪ | k (ɡ) | kʷ | |||
fricatif | β | f | θ ð | ç | (x) ɣ | (ɣʷ) | h |
spirant | j | w | |||||
roulé | r̪ (r̪̥) | ||||||
spir.-lat. | l̪ (l̪̥) |
L’Eittlandais présente une singularité comparé à beaucoup d’autres langues du monde, et en particulier comparé aux langues européennes et nordique : le ne sont pas présents dans l’inventaire phonétique. Cela est dû à une évolution du norrois en un .
Pour plus de simplicité, la diacritique dentale ne sera pas marquée ailleurs dans ce document, rendant par exemple un strict équivalent de [t̪].
Chacune de ces consonnes basiques a une graphie qui lui est propre, présentée dans le tableau table:cons:orth.
/ | < | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
nasal | m | n | ń | ||||
occlusif | p | t d | k | hw | |||
fricatif | b | f | þ ð | s | g | h | |
spirant | i | v | |||||
roulé | r | ||||||
spir.-lat. | l |
La majorité des consonnes Eittlandaises ne s’écrivent qu’avec un glyphe unique, à l’exception de qui s’écrit <hw>. Cette graphie est spécifiée explicitement, à l’inverse par exemple de <hl> se prononçant , car sa prononciation est irrégulière et ne suit pas le modèle habituel de la modification d’une consonne par la précédence d’un <h>. Plus de détails seront donnés dans le chapitre sur l’allophonie.
Les consonnes Eittlandaises ont subit quelques évolutions depuis le vieux norrois, notamment :
- Le est devenu une consonne fricative, en parallèle avec le <g> se prononçant . Exemple : bær (maison) se prononce (vieux norrois : ).
- Le et peut maintenant distinguer des mots n’ayant pour seule différence que l’utilisation d’un <þ> ou d’un <ð>. Exemple : maðyr (homme, humain, mari) se distingue de maþyr (mathématiques, basé sur le terme anglais maths) uniquement de par la différenciation entre ð et þ.
- Le . Exemple : sær se prononce (vieux norrois : ).
- La prononciation occasionelle du <g> en est devenue régulière, rendant la prononciation occasionelle. Plus de détails sur l’utilisation du dans le chapitre sur l’allophonie.
- Les sons se sont nasalisés et ont perdu leur qualité occlusive, transformant et fusionnant les phonèmes en un dans les deux cas. Exemple : angan (délice, joie) est devenu ańan (vieux norrois : ), et minka (réduire, être diminué) est devenu mińa ).
- Le <r> final gémine la consonne qu’il suit s’il s’agit d’un , . Sinon, si le <r> final suit une autre consonne, un <y>, généralement prononcé , est ajouté avant le <r> final. Exemple : frægr (célèbre) devient frægyr (vieux norrois ː ), tandis que dalr (vallon, vallée) se prononce ).
L’Eittlandais a tout de même conservé la distinction norroise entre consonnes géminées et consonnes non-géminées. Ainsi, dalr (forme nominative) est perçu comme étant différent de dal (forme accusative de dalr), et Anar (prénom) est également perçu comme différent de annarr (autre, second, deuxième, suivant).
Ton et accentuation
Système d’écriture
Comme de nombreuses cultures européennes, Eittlande utilise un système d’écriture afin que les locuteurs Eittlandais puissent communiquer de façon non-orale. Du fait de leur héritage provenant de la région Scandinave, Eittlande utilise depuis sa fondation des runes nordiques comme alphabet officiel afin d’écrire en Eittlandais, faisant de ce pays le dernier pays au monde à encore utiliser les runes nordiques. La dernière réforme des caractères utilisés eu lieu lors du XIIème siècle, marquant également la dernière réforme orthographique ayant eu lieu depuis : les runes sont à utiliser phonétiquement, respectant au mieux la règle de « un caractère pour un son ».
Eittlande utilise également l’alphabet latin, mais celui-ci reste très anecdotique dans la vie quotidienne des Eittlandais qui ne l’utilisent pratiquement que pour des communications internationales.
latin | runes |
---|---|
A a | (eval |
Æ æ | (eval |
B b | (eval |
D d | (eval |
Ð ð | (eval |
E e | (eval |
F f | (eval |
G g | (eval |
H h | (eval |
Hw hw | (eval |
I i | (eval |
K k | (eval |
L l | (eval |
M m | (eval |
N n | (eval |
Ń ń | (eval |
O o | (eval |
Ó ó | (eval |
Ö ö | (eval |
Ø ø | (eval |
P p | (eval |
R r | (eval |
S s | (eval |
T t | (eval |
U u | (eval |
V v | (eval |
Y y | (eval |
délimiteur de mots | (eval |
délimiteur de phrases | (eval |
On peut remarquer que dans l’alphabet latin Eittlandais comme dans les runes Eittlandaises il existe une indifférentiation de la voyelle et de la consonne . Cela est dû au fait présenté ci-dessus (§#h-dc22e66b-cb65-48ed-b72d-2f02452a3148) que le ne peut être une voyelle s’il est précédé par une consonne et suivi par une voyelle, et le ne peut précéder une consonne. De ce fait, les Eittlandais n’éprouvent pas de difficultés à différencier les deux phonèmes l’un de l’autre.
Allophonie
Comme dans toute langue, la phonétique de l’Eittlandais n’est pas une science exacte, et certaines variations peuvent être trouvées dans la prononciation de l’Eittlandais.
Allophonie :
- V / _C[+nasal] > V[+nasal]
- VV / _ > Vː
- e / _CV[-front +rnd] > jɔ
- e / _CV[-front] > jɑ, sauf si V est , Allophonie :
- h / l,r,n > Ø
- {l,r,n} > h_ > [-voice]
- ɣ / _C[-voice] > k
- ɣ / _n > ɡ
- ɣɣ / _ > ɡː
- CC / _ > Cː
- kʷ / V_V > ɣʷ
- C[+stop] / C[+nasal]_# > [+nasal]