Une Grammaire du Mattér

Table des matières

1 Avant-propos

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Dernière mise à jour le 21/03/19 à 14:27

2 Introduction

Le Mattér est une langue construite humaine, inspirée phonétiquement et grammaticalement des langues latines et du Latin plus particulièrement, bien que gardant ses distances avec ce dernier. Elle bénéficie également de quelques inspirations germaniques et des langues elfiques de Tolkien concernant leur phonétique. Le Mattér est une langue principalement agglutinative à tendance majoritaire aux suffixes, avec comme exception les verbes qui ont une tendance principalement fusionelle. Cette langue est également une langue marquant les phrases adpositionnelles plutôt que ses adpositions.

Cette langue est un projet à part de mon univers littéraire et fut créé dans le cadre de mes études, pour mon cours d’ingénierie des langues, enseigné par Anna Pappa, en troisième année de licence, à l’Université Paris 8. Je ne sais pas encore si j’en ferai autre chose que d’une langue-jouet.

3 Description du lexique

Les racines de la langue sont créées principalement à partir de termes en Vieux Nordique ou d’autres langues nordiques modernes (Suédois, Norvégien, Danois), parfois à partir de langues germaniques (principalement l’Allemand), et occasionellement à partir de Vieil Anglais et de Latin. Cependant, la piste privilégiée est la création de mots à partir de racines déjà existantes, souvent avec la fusion de deux termes ensemble. Cela se produit souvent via l’apposition des premières syllabes des racines ensembles. Par exemple, <wachen> et <mein> (respectivement « voiture » et « douleur ») fusionnent en <meinwach> pour « ambulance ». Cette méthode de création de termes avec uniquement une partie des syllabes des racines du nouveau mot permet au Mattér de conserver des termes avec relativement peu de syllabes ; ces derniers se composent en effet de une à quatre syllabes dans la large majorité des cas sans inflexion, sans déclinaison et sans clitique ajoutée.

4 Phonologie

4.1 Notes sur la transcription du Mattér

Comme vous pourrez vous en rendre compte aux chapitres §4.2.1 et §4.2.2, le Mattér dispose de deux transcriptions phonétiques possibles, la transcription en IPA (International Phonetic Alphabet), soit une translittération qui sera généralement plus simple et intuitive à lire. Dans le cas du Mattér, les deux reflètent dans la large majorité des cas la prononciation de la langue, et c’est pour cela que j’utiliserai principalement la translittération. Cependant il peut y avoir certains cas où la prononciation peut légèrement différer de l’orthographe, comme dans les cas d’allophonie (§4.3) ou autres cas inhabituels, auquel cas j’utiliserai la transcription phonétique afin de rendre claire la prononciation. Quand il sera question de transcription phonétique, il sera généralement question de phonétique générale, mais il se peut que certaines distinctions se fassent à un niveau plus fin où une transcription phonétique rapprochée sera nécessaire pour avoir la prononciation exacte.

La transcription phonétique sera donnée [entre crochets], tandis que des éléments translittérés du Mattér seront <entre chevrons>. La transcription phonétique sera la prononciation générale, et occasionellement quand indiqué la phonétique [entre crochets] pourra également être une phonétique rapprochée, dénotant une plus grande précision phonétique, notamment dans le chapitre sur l’allophonie (§4.3) ci-dessous.

Il existe également des systèmes d’écritures natifs au Mattér, la méthode d’écriture originale en runes et sa romanisation, mais ces deux systèmes ne seront utilisé que dans leur chapitre dédié vers la fin de cet ouvrage (§13).

4.2 Inventaire phonétique

L’inventaire phonétique est l’une des signatures d’une langue qui se remarque le plus rapidement. Il s’agit de la collection des sons utilisés en Mattér, ceux que peuvent prononcer ses locuteurs et pouvant être utilisés dans un discourt lors de la production de mots et de phrases. Les phonèmes sont les unités sonores les plus petites constatables dans une langue.

On distingue généralement deux catégories de phonèmes : les voyelles, dont la production se fait sans obstruction du passage de l’air dans la bouche, et les consonnes où un certain type d’obstruction au passage de l’air se réalise le plus souvent. Par exemple, le [y] (tel que le <u> de « lune » en Français) se prononce avec les lèvres arrondies, la bouche presque fermée et la langue relevée, alors que le [p] se caractérisera par l’arrêt puis le relâchement soudain de l’air au niveau des deux lèvres sans faire vibrer les cordes vocales en même temps. Ils existent également les diphtongues qui sont considérées par certaines langues, comme par example l’Anglais, qui considère une association de deux voyelles comme étant une voyelle unique. Tout cela sera expliqué plus en détails ci-dessous.

Comme mentionné en introduction (§2), le choix de l’inventaire phonétique du Mattér s’est basé sur l’inventaire phonétique de langues elfiques créées par Tolkien, notemment le Sindarin.

4.2.1 Consonnes

Le Mattér est une langue disposant d’un panel raisonnable de seize consonnes. Voici ci-dessous le tableau des consonnes du Mattér, en IPA et translittéré (voir le chapitre §4.1 concernant la translittération).

Tableau 1 : Consonnes du Mattér (IPA)
  nasal occlusif fricatif spirant battu spir.-latt.
bilabial m p b        
labio-dental     f v      
alvéolaire n t d θ ð   ɾ l
palatal     ç j    
labio-velaire       w    
vélaire   k g        
glottal     h      
Tableau 2 : Consonnes du Mattér (translittération)
  nasal occlusif fricatif spirant battu spir.-latt.
bilabial m p b        
labio-dental     f v      
alvéolaire n t d s z   r l
palatal     ch j    
labio-velaire       w    
vélaire   c g        
glottal     h      

On peut remarquer que la large majorité des consonnes se situe entre les points d’articulation alvéolaire et bilabial, et toutes les consonnes occlusives ou fricatives disposent de leur contrepartie sourde ou voisée.

Voici ci-dessous une description individuelle de chaque consonne :

b
Il s’agit du <b> standard dont disposent le Français dans « bonbon » [bɔ̃bɔ̃] ou l’Anglais « believe » [bɪlɪv], une consonne bilabiale occlusive voisée [b].
c
Il s’agit du <k> non aspiré que l’on peut retrouver en Français comme « cas » [ka] ou dans certains cas en Anglais comme dans « skirt » [skɜːtʰ]. Il s’agit donc de la consonne occlusive uvulaire sourde [k].
ch
Ce <ch> existe en Allemand dans des termes tels que « nicht » [nɪçt] ou en Anglais Britannique dans « hue » [çʉː]. Il s’agit d’une consonne fricative palatale sourde [ç].
d
Il s’agit de la consonne <d> standard que l’on peut retrouver en Anglais dans « dice » [daɪs], où le <d> est prononcé en bloquant l’arrivée d’air au niveau de la partie rugueuse du palais. Il est donc différent du <d> français qui est prononcé avec la langue rapprochée voire touchant les dents et qui est noté [d̪], comme dans « dance » [d̪ɑ̃s]. Le <d> du Hjelp est donc bel et bien une consonne occlusive alvéolaire voisée [d].
f
Il s’agit du <f> standard que l’on retrouve bon nombre des langues telles que le Français [fʁɑ̃sɛ] ou l’Anglais « fit » [fɪtʰ]. Il s’agit donc d’une consonne fricative labio-dentale sourde [f].
g
Il s’agit du <g> dur standard que l’on retrouve dans bon nombre des langues telles que le Français dans « Gar » [ɡɑʁ] ou en Anglais dans « get » [ɡɛt]. Il s’agit donc d’une occlusive vélaire voisée [g].
h
Il s’agit de la même consonne que le [h] que l’on retrouve en Anglais, tel que dans « high » [haɪ̯] ou en Allemand « Hass » [has]. Il s’agit donc de la consonne friccative glottale sourde [h].
j
Le <j> représente la voyelle <i> prononcée comme une consonne, la rendant donc effectivement semi-consonne. On la retrouve en Français dans des mots tels que « yak » [jak] ou « yoyo » [jojo]. Il s’agit donc d’une consonne approximante rétroflexe voisée [j].
l
Ce <l> est le <l> que l’on peut retrouver en Français dans « lire » [liʁ] et dans certains cas en Anglais dans « live » [lɪv]. Le <l> du Hjelp est donc une consonne alvéolaire spirante-latérale voisée [l].
m
Il s’agit du même <m> que le <m> standard en Français « mère » [mɛʁ] ou en Anglais « me » [miː]. Il s’agit donc de la consonne nasale bilabiale voisée [m].
n
Il s’agit du <n> standard que l’on retrouve en Anglais comme dans « not » [nɔt]. Attention, cette consonne est alvéolaire et non dentale comme le <n> français de « nuit » [n̪ɥi]. Il s’agit donc d’une consonne nasale alvéolaire voisée [n].
p
Il s’agit du <p> non aspiré que l’on retrouve en Français tèl que dans « père » [pɛʁ] ou dans certains cas en Anglais comme dans « spoon » [spuːn]. Il s’agit donc de la consonne occlusive bilabiale sourde [p].
r
Ce <r> peut être retrouvé en Espagnol « perro » [ˈpe̞ro̞], en Tchèque dans « chlor » [xlɔ̝ːr] ou encore en Anglais Écossais « curd » [kʌrd]. Il s’agit d’une consonne alvéolaire roulée voisée [r].
s
Attention, il ne s’agit pas de l’équivalent du <s> français ! Il s’agit de la contrepartie sourde de <z> qui peut être trouvée en Anglais dans « thin » [θɪn], en Malaisien dans « Selasa » [θelaθa] ou en Espagnol Castillan « cazar » [käθär]. Il s’agit de la consonne fricative dentale sourde [θ].
t
Ce <t> est la contrepartie voisée de <d> et peut se trouver en Dannois « dåse » [tɔ̽ːsə], en Luxembourgeois « dënn » [tən] ou en Finnois avec « parta » [pɑrtɑ]. Attention, le <t> Français est dental, comme dans « tante » qui est prononcé [t̪ɑ̃t̪]. Ainsi, le <t> du Hjelp est la consonne occlusive alvéolaire sourde [t].
v
Le <v> du Hjelp peut être retrouvé dans des langues tels que le Français dans « valve » [valv], en Allemand « Wächter » [vɛçtɐ] ou en Macédonien « вода » [vɔda]. Il s’agit donc d’une consonne fricative bilabiale voisée [v].
w
Le <w> est un son que l’on peut retrouver dans certaines langues comme le Français dans « oui » [wi], en Anglais avec « weep » [wiːpʰ], ou en Irlandais « vóta » [ˈwoːt̪ˠə]. Il s’agit de la consonne approximante labio-velaire voisée [w].
z
Attention, il ne s’agit pas de l’équivalent du <z> français ! Cette consonne <z> peut être trouvée dans des langues tels que l’Anglais dans « this » [ðɪs], en Allemand Autrichien « leider » [laɛ̯ða] ou en Swahili dans « dhambi » [ðɑmbi]. Il s’agit donc de la consonne fricative dentale voisée [ð].

Les consonnes nasales, occlusives ainsi que le [l] peuvent être doublées, alongeant ainsi leur prononciation. Ainsi, le <tt> de <Mattér> sera prononcé [tː], et <Mattér> sera prononcé ['mat:er].

4.2.2 Voyelles

Le Mattér dispose de relativement peu de voyelles, uniquement six. Voici leur tableau :

Tableau 3 : Voyelles du Mattér (IPA)
  antérieures milieu postérieures
fermées i / y   u
mi-fermées e [ə] o
mi-ouvertes ɛ    
ouvertes a    
Tableau 4 : Voyelles du Mattér (translittération)
  antérieures postérieures
fermées i / y u
mi-fermées é o
mi-ouvertes e  
ouvertes a  

On peut constater que le Mattér est une langue disposant d’une complexité modeste concernant ses cinq voyelles antérieures et d’une simplicité apparente concernant ses deux voyelles postérieures. On notera également que le [ə] est noté entre crochets du fait de sa situation en Mattér en tant qu’allophone (voir le chapitre §4.3) et jamais en tant que voyelle existant par elle-même. Cela implique également son absence du tableau de translittération.

Voici ci-dessous la description de chacune de ces voyelles :

a
Il s’agit de la voyelle antérieure ouverte non-arrondie [a] que l’on retrouve dans « patte » [pat] en Français.
e
Il s’agit de la voyelle antérieure mi-ouverte non-arrondie [ɛ] que l’on retrouve dans « bet » [bɛtʰ] en Anglais ou « fête » [fɛt̪] en Français.
é
Il s’agit de la voyelle antérieure mi-fermée non-arrondie [e] que l’on retrouve dans « blé » [ble] en Français.
i
On peut retrouver cette voyelle en Anglais comme dans « free » [fɹiː], « ív » [iːv] en Hongrois ou « vie » [vi] en Français. Il s’agit de la voyelle antérieure fermée non-arrondie [i].
o
Il s’agit de la voyelle postérieure mi-fermée longue arrondie [o] que l’on peut retrouver dans « hôtel » [o.tɛl].
u
On peut retrouver cette voyelle en Allemand standard dans « Fuß » [fuːs] ou en Français dans « tout » [t̪u]. Il s’agit de la voyelle postérieure fermée arrondie [u].
y
On peut retrouver cette voyelle en Allemand standard dans « über » [yːbɐ], en Hongrois avec « tű » [t̪yː] ou tout simplement en Français dans « lune » [lyn]. Il s’agit de la voyelle antérieure fermée arrondie [y].
[ə]
Cette voyelle se prononce de façon relativement similaire à « le » [lə] en français, dans le suffixe « -lijk » [lək] en Néerlandais, ou encore dans « pare » [paɾə] en Catalan. Il s’agit du schwa.

4.2.3 Diphtonges

Les diphtongues sont des associations de voyelles considérées dans une langue comme étant une voyelle unique, avec la première unité portant la longueur de la voyelle, la seconde n’étant prononcée qu’en relachant la voyelle. Ainsi, en Anglais, les diphtongues sont assez communes comme avec le terme « je », « I » prononcé [aɪ]. Voici la liste des diphtongues existant en Hjelp :

Tableau 5 : Diphtongues du Mattér
[ɛi] [ai]
[ea] [ae]
[eu] [au]
[ou]  

Toutes ces combinaisons sont, comme décrit ci-dessus, monosyllabiques et sont considérées comme telles par les locuteurs de cette langue. Leur translittération est simple (il suffit de faire de même que s’il s’agissait de voyelles isolées) à l’exception du [ei] qui est écrit <ei> et non <éi>. Ces diphtongues se produisent naturellement lors de la juxtaposition des deux voyelles les formant, et elles peuvent déjà être présentes dans une racine de mot. Ainsi, si une déclinaison ajoute un <a> après un <e>, la diphtongue <ea> se produira naturellement, comme pour la forme nominative de <teren> (tour) qui devient <tereant> dans sa forme accusative.

4.3 Allophonie

Bien qu’étant rares, le Mattér a quelques règles à appliquer concernant l’allophonie.

  • S’il est suivi d’une voyelle dans le même mot, le [i] se transorme en la semi-consonne [j]. Exemple : Le <ea> de <tereant> est une diphtongue malgré que le <-ant> soit une clitique accolée à <tere>.
  • Le [i] peut également se prononcer [ɪ] dans certains cas, comme dans les diphones, devant un [ç], [j], [w] ou [l], selon le locuteur. Exemple : <neich> [nɛɪç]
  • Le [a] non accentué et placé dans une syllabe n’étant pas la dernière d’un mot se prononcera comme un schwa lors de l’utilisation d’un niveau de langage n’étant pas soutenu.
  • Si un [ɛ] suit un [e] ou vice-versa, alors la première voyelle sera silencieuse et la seconde sera géminée. Exemple : <tereém> se prononce [tɛreːm]
  • Le [l] se transforme en « <l> sombre » [ɫ] en fin de syllabe, en particulier avant une pause ou un silence. Exemple : <mael> [maeɫ]
  • Le [l] géminé [lː] se prononce [ɫː] dans toutes ses occurences.
  • Le [h] se transforme en [ç] s’il est suivi par un [j], un [e] ou un [i]. Exemple : <hét> [çet]
  • Si le [h] se trouve entre deux voyelles, il se produira comme un [ɦ].
  • Le [r] se prononcera [ɾ] s’il se situe entre deux voyelles ou [w] et [j].

4.4 Phonotaxes

Les phonotaxes sont des règles importantes car elle permettent de déterminer quelles sont les associations de sons possibles dans une langue. C’est ce genre de règles qui permettent de savoir que des mots tels que <jchkwufrwt> ou <nkwej> ne sont pas possibles tandis que des mots tels que <éljond> ou <yndest> le sont. Nous avons déjà déterminé dans la partie dédiée aux diphtongues (§4.2.3) et les voyelles pouvant se succéder afin de créer une diphtongue. En revanche, si deux voyelles se suivent sans entrer dans les règles des diphtongues, elles seront considérées comme étant bisyllabiques, c’est à dire que chacune sera considérée comme une syllabe à part.

Concernant les consonnes, différentes règles s’appliquent selon la situation dans la syllabe.

4.4.1 Attaque

L’attaque est la première partie de la syllabe, les premières consonnes la composant. Elle peut comporter d’aucune consonne à deux consonnes ne contenant pas de semi-voyelle, trois avec une semi-voyelle comme consonne finale.

  • Le [j] ne peut être suivi par un [i].
  • Le [w] ne peut être suivi par une voyelle postérieure.
  • Les fricatives et occlusives peuvent être suivies par un [r] ou un [l], ou par une semi-voyelle.
  • Les fricatives peuvent être suivies par une occlusive, par un [r] ou un [l].
  • Le [ç] ne peut être suivi par une occlusive voisée.
  • Le [h] ne peut être suivi que par un [j] ou un [w] et ne peut pas suivre une autre consonne.

4.4.2 Coda

Le coda (la seconde partie consonnantique de la syllabe la terminant) est composée d’aucune à deux consonnes.

  • Les semi-consonnes [j] et [w] ne peuvent se situer dans le coda.
  • Les consonnes [r] et [l] peuvent être suivies par une consonne nasale, occlusive ou fricative.
  • Les fricatives sourdes ne peuvent être suivies que par des occlusives sourdes.
  • Les fricatives voisées ne peuvent être suivies que par des occlusives voisées ou par des nasales.
  • Les nasales peuvent êtres suivies par une occlusive ou une fricative.
  • Les occlusives sourdes peuvent être suivies par un <s>.
  • Les occlusives voisées peuvent être suivies par un <z>.
  • Le [h] ne peut pas se situer dans le coda.

4.4.3 Inter-syllabe

Les consonnes inter-syllabes, situées entre deux voyelles, sont soumises elles-aussi à des règles qui leur sont propres.

  • Toutes les règles de l’attaque (§4.4.1) sont applicables.
  • Les consonnes occlusives peuvent être suivies par une fricative, par un [r] ou un [l].
  • Les consonnes bilabiales peuvent être suivies par des occlusives voisées.
  • Le [h], tel que dans l’attaque, ne peut s’associer qu’avec le [j] ou le [w] qui le suivent.
  • Les consonnes longues (géminées) ne peuvent se produire qu’entre deux syllabes et ne peuvent s’associer à d’autres consonnes.

4.5 Accentuation

Le Mattér est une langue dont l’accentuation est assez simple à suivre étant donné qu’elle se produit sur la syllabe initiale de tout mot constitué de deux syllabes ou plus : l’accent principal porte sur la première syllabe. Pour les mots de trois syllabes, un accent secondaire, moins important que le premier, portera sur la troisième syllabe, et pour les mots de quatre syllabes ou plus il portera sur l’avant-dernière syllabe. Exceptionnellement, si le locuteur veut mettre une emphase sur un certain terme, une modification supra-segmentale de l’accentuation habituelle s’effectuera : l’accentuation portera sur la seconde syllabe, voire la troisième dans des cas plus rare et dont l’emphase est presque caricaturée. Cela déplacera également l’accent secondaire sur la première syllabe si le mot contient au moins trois syllabes.

5 Morphologie

La morphologie d’une langue est l’étude de la formation des mots de façon individuelle, de l’aspect et de la modification de ces mots afin de signifier des changements de sens. Pour ce qui est de l’organisation des mots, se référer au chapitre sur la syntaxe (§6).

Le Mattér est une langue à morphologie principalement agglutinatif puis synthétique ; cela signifie que le changement des mots va principalement s’opérer via des syllabes uniques affixées au mot, chacune portant potentiellement plusieurs significations.

5.1 Genre

Ce chapitre sur le genre n’est pas un chapitre de morphologie en soit, mais il est important de connaître les genres en vigueur dans le Mattér afin de pouvoir étudier le reste de sa grammaire.

Le Mattér est une langue dont le genre est relativement peu significatif, où seuls les humains ont un genre et influence les éléments influençables, notamment les pronoms, déterminants et adjectifs. Le Mattér dispose ainsi de quatre genres :

  • Neutre (N)
  • Masculin (M)
  • Féminin (F)
  • Non-humain (NHUM)

Ainsi, pour les éléments genrés de la langue, le genre est soit connu, auquel cas le masculin ou le féminin seront utilisés, ou bien il sera inconnu auquel cas le neutre sera de vigueur. Pour tous les éléments non-genrés, le genre non-humain sera appliqué. Il arrive cependant que, par affection, un locuteur genre un animal ou un objet ; dans le cas d’un animal, le genre sera accordé à son sexe biologique, et l’objet sera assimilé au genre neutre.

5.2 Noms

Les noms en Mattér servent généralement à se référer à des entités, des concepts ou bien des objets. Ils sont composés d’au moins une syllabe à laquelle peuvent s’ajoute des suffixes.

Voici la structure globale d’un nom :

Tableau 6 : Structure d’un nom en Mattér
racine déclinaison possessif nombre

Comme on peut le voir ci-dessus, un nom est donc composé au moins de sa racine, à laquelle peuvent s’accoler des clitiques de déclinaison selon le cas grammatical du mot, de possession pour marquer son appartenance à un acteur de la phrase, ainsi que de nombre selon la quantité du nom dont il est question.

5.2.1 Nombre

Le Mattér est une langue comportant trois nombres : le singulier, le paucal et le pluriel.

singulier
permet de se référer à un élément unique
paucal
permet de se référer à entre deux et six éléments, comporte une conotation de « peu d’éléments »
pluriel
permet de se référer à plus de six éléments, comporte une conotation de « beaucoup ».

Voici la liste des clitiques du Mattér afin de marquer le nombre :

Tableau 7 : Inflexion des nom en nombres
nombre suffixe
singulier non marqué
paucal -(e)t
pluriel -(a)s

La voyelle entre parenthèse est omise lorsque le nombre s’accole à un mot se terminant déjà par une voyelle.

Comme indiqué plus haut, le paucal et le pluriel ont tous deux une conotation respectivement de « peu » et de « beaucoup ». Ainsi, il n’est pas rare pour les locuteurs de cette langue de transgresser la règle de séparation des deux à six afin de partager un jugement personnel sur la quantité décrite.

Les éléments indénombrables sont au singulier par défaut, mais à nouveau les locuteurs peuvent émettre un jugement personnel de quantité de ces éléments en les mettant au paucal ou au pluriel.

5.2.2 Déclinaisons

Selon son rôle dans la phrase, les noms en Mattér se présentent sous une forme différente via leur déclinaison. Huit déclinaisons existent en Mattér :

  • le nominatif
  • l’accusatif
  • le datif
  • le locatif
  • l’ablatif
  • le limitatif
  • le génitif
  • le vocatif

Le nominatif permet de marquer de manière générale le ou les sujets des verbes transitifs et intransitifs du Mattér. À l’inverse, l’accusatif permet de marquer le ou les objets des verbes transitifs. Le datif permet généralement de marquer ce à quoi on se réfère généralement en Français par « complément d’objet indirect ». Par exemple, en Français la phrase « j’ai offert un cadeau à ma sœur » comporte ces trois éléments, « je » qui est l’élément nominatif, « ma sœur » qui est l’élément datif et « un cadeau » qui est l’élément accusatif.

Le locatif, l’ablatif et le limitatif sont généralement utilisé pour se référer à des lieux, le locatif se référent au lieu directement, l’ablatif se référant à un point de départ et le limitatif à une limite. Ces trois derniers peuvent également se référer à des éléments temporels. Par exemple, dans la phrase « Je fais une escale à Paris dans mon voyage de Lyon à Bruxelles », « Paris » est l’élément locatif, « Lyon » l’élément ablatif et « Bruxelles » l’élément limitatif.

Le génitif permet de marquer une relation entre deux éléments, l’élément décliné étant l’élément possessif ou bien marqué par l’élément le précédant. Par exemple, dans la phrase « j’ai retrouvé le livre de mon père », « mon père » serait décliné au génitif, tandis que « le livre » serait décliné à l’accusatif.

Enfin, le vocatif permet de s’adresser à quelqu’un ou quelque chose, en attirant son attention. Dans la phrase « Monsieur, pourriez-vous m’aider ? », « Monsieur » serait décliné au vocatif.

Voici la table des clitiques à ajouter selon la déclinaison du mot :

Tableau 8 : Déclinaison des noms par cas grammaticaux
cas grammatical déclinaison
nominatif non marqué
accusatif -ant
datif -is
locatif -(o)ch
ablatif -(r)ac
limitatif -ém
génitif -un
vocatif -y

Les éléments entre parenthèse sont facultatifs selon le contexte précédant la déclinaison ; si une voyelle est entre parenthèse, elle sera omise si la déclinaison est déjà précédée par une voyelle, de même s’il s’agit d’une consonne entre parenthèse dans le cas de la déclinaison précédée par une consonne.

Ainsi, <tere> (« tour ») se déclinera ainsi :

Tableau 9 : Déclinaison de <tere> selon ses cas grammaticaux
cas grammatical déclinaison signification
nominatif tere tour (sujet)
accusatif tereant tour (objet)
datif tereis tour (objet indirect)
locatif terech à la tour
ablatif tererac depuis la tour
limitatif tereém jusqu’à la tour
génitif tereun de la tour
vocatif terey Oh, tour !

On peut comparer à <velt> (« monde ») qui se déclinera ainsi :

Tableau 10 : Déclinaison de <velt> selon ses cas grammaticaux
cas grammatical déclinaison signification
nominatif velte monde (sujet)
accusatif veltant monde (objet)
datif veltis monde (objet indirect)
locatif veltoch dans le monde (à sa surace)
ablatif veltac depuis le monde
limitatif veltém jusqu’au monde
génitif veltun du monde
vocatif velty Oh Monde !

5.2.3 Possessif

En mattér, il est possible d’indiquer la possession d’une personne du mot auquel est ajouté un possessif. Voici la table des clitiques possessives du Mattér :

Tableau 11 : Suffixes possessifs
  singulier paucal pluriel
1ère personne -ych -ys -yn
2ème personne -(d)yn -(i)m -(e)nu
3ème personne -én -an -eas

Ainsi, quand on voudra dire « ma maison », on pourra traduire soit par « chyn hys », ou bien « hysyn ». La première solution est considérée en Mattér comme étant plus distinguée et faisant partie d’un niveau de language plus respectueux et formel, tandis que la seconde solution est plus souvent utilisée dans des conversations informelles, entre amis, famille ou collègues avec qui le locuteur s’entend bien.

5.3 Déterminants

Le Mattér dispose de quatre catégories de déterminants :

  • les articles définis
  • les déterminants démonstratifs
  • les déterminants interrogatifs
  • les déterminants ordinaux

Les articles indéfinis n’existent pas en Mattér, et les déterminants indéfinis sont considérés comme étant des adjectifs et sont utilisés comme tels. Quant aux déterminants cardinaux, il s’agit simplement des nombres tels que décrits dans le chapitre dédié (§12).

5.3.1 Articles définis

Les articles définis servent à indiquer un élément précis, contrairement à un élément général désigné lors de l’absence d’article défini. Ainsi en Français, on utilise « le », « la » ou « les » comme articles définis. En revanche, le Mattér aura une absence de déterminants là où le Français dispose d’articles indéfinis. Comme on peut le voir ci-dessous, l’article défini s’accorde en genre et en nombre au nom auquel il est attaché.

Tableau 12 : Articles définis du Mattér
nombre genre article
singulier N,NHUM a
singulier M é
singulier F al
singulier NHUM en
paucal N,M,F od
paucal NHUM yt
pluriel N,M,F es
pluriel NHUM ev

Ainsi, « la tour » se traduira par <an teren> (au nominatif), « les chats » (peu de chats) se traduira <od cetenet> (genre neutre, paucal), « des villes » (nombreuses) se traduira <el urbynes>.

5.3.2 Déterminants démonstratifs

Le déterminant démonstratif du Mattér a une fonction très similaire au déterminant démonstratif du Français, tels que « ce », « cet », « cette » et « ces ». De même que pour les articles définis, ils s’accordent en nombre, mais également selon la distance, allant de visible proche à invisible en passant par visible éloigné.

Tableau 13 : Déterminants démonstratifs du Mattér
distance nombre article
proche singulier an
proche paucal at
proche pluriel az
éloigné singulier em
éloigné paucal ed
éloigné pluriel ez
lointain singulier un
lointain paucal ut
lointain pluriel uz

5.3.3 Outils interrogatifs

Les outils interrogatifs servent à s’enquérir d’une information sur un sujet. Le Mattér dispose des termes suivants :

domaine français outil
sujet qui fe
objet quoi fent
datif à qui fes
locatif fech
ablatif depuis où fec
limitatif jusqu’où fém
génitif de qui fon
but pourquoi, dans quel but feren
temporel quand fertiz
temporel ablatif depuis quand fertizoch
temporel limitatif jusqu’à quand fertizac
instrumental comment ferden
raison pour quelle raison ferve
choix lequel fervid

5.3.4 Déterminants ordinaux

Comme décrit dans le chapitre §5.3, le Mattér ne dispose pas de déterminants cardinaux, ou plutôt il s’agit simplement du nombre approprié placé à l’emplacement du déterminant tel que défini plus tard dans le chapitre sur la syntaxe approprié (§6). Dans le cas des nombres cardinaux, il s’agit d’ajouter en suffixe au numéro le terme <norm> auquel un article défini accordé en genre et en nombre est également suffixé. Ainsi, pour le terme « premier » au singulier masculin, nous obtiendrons

5.4 Adjectifs

adjectif comparatif déclinaison

Les adjectifs en Mattér s’accordent au nom ou à l’élément principal de la phrase nominale qu’ils définissent, que ce soit en nombre ou en déclinaison. Ils adopteront alors la même déclinaison avec la même terminaison que l’élément qu’ils décrivent. Voici un tableau d’exemple d’accord de <raez> (« rouge ») avec <wachen> (« voiture »).

Singulier :

Tableau 14 : Exemple de déclinaison d’adjectif au singulier
nominatif a raez wachen
accusatif a raezant wachenant
datif a raezis wachenis
locatif a raezoch wachenoch
ablatif a raezac wachenac
limitatif a raezém wacheném
génitif a raezun wachenun
vocatif a raezy wacheny

Paucal :

Tableau 15 : Exemple de déclinaison d’adjectif au paucal
nominatif en raezet wachenet
accusatif en raezantet wachenantet
datif en raeziset wacheniset
locatif en raezochet wachenochet
ablatif en raezacet wachenacet
limitatif en raezémet wachenémet
génitif en raezunet wachenunet
vocatif en raezyet wachenuet

Pluriel :

Tableau 16 : Exemple de déclinaison d’adjectif au pluriel
nominatif yt raezes wachenes
accusatif yt raezantes wachenantes
datif yt raezises wachenises
locatif yt raezoches wachenoches
ablatif yt raezaces wachenaces
limitatif yt raezémes wachenémes
génitif yt raezunes wachenunes
vocatif yt raezyes wachenyes

Il existe une catégorie d’adjectifs qui ne seront cependant pas accordés en nombre et en déclinaison avec leur élément décrit : les adjectifs quantitatifs. Ainsi, des adjectifs tels que <vend> (« peu, un peu ») ne changeront jamais, peu importe la déclinaison du mot qu’ils déterminent.

La raison pour laquelle l’adjectif doit également être décliné est la liberté de l’ordre des mots qu’autorise le Mattér, ce qui fait qu’on peut se retrouver dans des situations où on ne peut savoir à quel élément de la phrase un adjectif se réfère. Par exemple « Un ours impressionnant est en train de manger un gros poisson » peut se dire « Bern mekkil storant ficjanant gjea etanand ». On sait que l’adjectif <mekkil> se réfère à <bern> car il n’est pas décliné à l’accusatif, tout comme <stor> qui se réfère à <ficjan> car les deux sont déclinés à l’accusatif. Or dans cette phrase, il est tout à fait possible que les deux adjectifs puissent se référer à l’ours ou au poisson si les adjectifs n’étaient pas déclinés, les deux phrases « Bern mekkilant storant ficjanant gjea etanand » (« Un ours en train de manger un gros et impressionnant poisson ») et « Bern mekkil stor ficjanant gjea etanand » (« Le gros et impressionnant ours est en train de manger un poisson ») sont valides. Pour connaître le sens impliqué par la position de l’adjectif après le nom, voir la section dédiée (§6.1).

5.4.1 Comparatifs

5.4.1.1 Mélioratif

Le mélioratif est utile en Mattér lors de comparaison afin d’exprimer un sens plus favorable envers l’élément définit par un adjectif. En Mattér, ledit adjectif dont le sens est plus favorable portera le mélioratif via l’ajout du suffixe -ere. Ainsi, « cette voiture est plus rapide » se traduira par « an scortere wachen beis »

5.4.1.2 Péjoratif

À l’inverse du mélioratif, le péjoratif exprime un désavantage concernant l’adjectif décliné avec le suffixe -ose. Ainsi, « cette voiture est moins rapide » se traduira par « an scortese wachen beis ».

5.4.1.3 Superlatifs positifs et négatifs

Contrairement au mélioratif et au péjoratif qui sont tous deux des moyen comparatifs relatifs à un autre élément, les superlatifs positifs et négatifs se réfèrent à un jugement de valeur sensé être absolu, respectivement le meilleur ou le pire élément.

Afin de désigner un élément comme étant le meilleur, il faut décliner l’adjectif au superlatif positif en lui ajoutant le suffixe -este, tandis qu’il faut ajouter le suffixe -orto. Ainsi, « la voiture la plus rapide » se traduira par « an tchortese wachen beis », et « la voiture la moins rapide se traduira par « an scortorto wachen beis ».

Le Mattér dispose également de deux termes afin de désigner « le meilleur » et « le pire », respectivement <beste> et <borto>.

5.5 Pronoms

Le Mattér dispose d’un ensemble de cinq pronoms, tous correspondant à l’un des cas grammaticaux décrits plus haut (§5.2.2). On peut remarquer que le Mattér ne fait pas de distinction de genre pour la première et la seconde personne ; en revanche chaque genre l’est avec la troisième personne. La première personne est également la seule personne à ne pas avoir de vocatif. Voici le tableau des correspondances :

  • Première personne :
Tableau 17 : Pronoms de la première personne
  nominatif accusatif datif génitif
singulier cheg chent cheiz chyn
paucal si sid siz syn
pluriel non nound nons nun
  • Seconde personne :
Tableau 18 : Pronoms de la seconde personne
  nominatif accusatif datif génitif vocatif
singulier du daun duz dyn udy
paucal im eint zi nim eny
pluriel min meint mins meun miny
  • Troisième personne :
Tableau 19 : Pronoms de la troisième personne
  nominatif accusatif datif génitif vocatif
sg neutre hét hes hén yhé
sg masculin hae haed haez haen yhae
sg féminin hou hound huz houn yhou
sg non-humain hit hint his him yhi
pau neutre hei heit heis hein yhei
pau masculin sa sad saiz san ysa
pau féminin su sunt sou sun ysu
pau neutre hou hot hos zo yzou
pl neutre hea hint heas heam heasy
pl masculin sa sat saiz san saizy
pl féminin su sunt sou sun ysu
pl non-humain hou hout hous zo housy

5.6 Pronoms relatifs

Les pronoms relatifs introduisent en Mattér une clause relative (abordées au chapitre §6.6.1). Du fait de sa proximité avec les langues germaniques, les clauses relatives changent selon leur cas grammatical et leur genre, cepedant seule la dualité humain/non-humain est exprimée sur ce dernier point et le nombre n’est pas indiqué, comme on peut le voir ci-dessous :

  humain non-humain
nominatif dja va
accusatif djén vén
datif djéz vés
locatif dech vach
ablatif duc vuc
limitatif dym vym
génitif dy vy

L’accord du genre se fait selon la phrase nominale définie tandis que le cas grammatical représente la relation de la clause relative auprès de la phrase nominale. Exemples :

Français : « Mon oncle (maternel) qui est grand est en ville. »
Mattér : « Maebrorych dja mekkilant beis urbych beis. »

Français : « La ville où j’habite est belle. »
Mattér : « A urby vach bwéne wenant beis. »

Français : « J’ai perdu le livre que je voulais vendre. »
Mattér : « A bokkéant vén wiljaer saelle tynner »

Français : « L’homme dont le chien aboyait tout le temps déménage. »
Mattér : « É mes dy a hynd altiz gyjener flyttene. »

Français : « La rue jusqu’à laquelle on va est étroite. »
Mattér : « É gaet dym gaern smosant beis. »

5.7 Verbes

5.7.1 Temps

À l’exception des verbes <o ber> (être), <o hab> (avoir) et <o gjer> (faire), la conjugaison des verbes en Mattér est très régulière. Trois temps principaux existent : le passé, le présent et le futur, cepedant il est possible d’exprimer du passé antérieur (passé dans un temps de locution passé), du passé postérieur (futur dans un temps de locution passé), du futur antérieur (passé dans un temps de locution futur) et du futur postérieur (futur dans un temps de locution futur).

Généralement parlant, le présent sert aux locuteurs du Mattér à se référer à des actions ou descriptions ou autre se passant lors de la locution de la phrase ou à se réferer à un passé ou futur immédiat, pouvant s’étendre jusqu’à une journée complète avant ou après le temps immédiat de locution. Par exemple, la phrase <mergoch, cinnemoch si gache> (« demain, nous (paucal) allons au cinéma ») contient le verbe <o gach> conjugué à la première personne du paucal, cependant le sens porté par la phrase est comme quoi l’action d’aller au cinéma prendra lieu dans le futur, en l’occurence le jour suivant le moment de locution. Cepedant la proximité entre ce dernier et le moment de l’action en elle-même permet au locuteur d’utiliser le présent. En revanche, s’il souhaite exprimer la même action comme s’effectuant la semaine suivante, le futur sera utilisé : <nust vococh, cinnemoch si y gachats>. Remarquez par ailleurs l’utilisation du locatif pour <morg> (« demain ») et <nust voc> (« semaine prochaine ») pour signifier le temps durant lequel l’action s’exécutera.

5.7.2 Aspects

Les aspects servent à indiquer la relation du verbe au temps qu’il emploie. Les deux aspects principaux sont les aspects perfectif et imperfectif. Le premier sert à indiquer l’action du verbe comme étant un événement terminé et révolu, considérant ce dernier comme un objet unique et insécable ; à l’inverse, l’imperfectif permet de mettre en place une durée à l’action décrite, de la placer en élément de fond ou de décors, et permet d’y insérer de nouveau éléments. Comparez en Français « Henry IV régnais 21 ans » (imperfectif) et « Henry IV régna 21 ans ». De par sa nature, le présent ne dispose pas d’aspect perfectif, ainsi seuls le passé et le futur montreront ces deux aspects. Voici ainsi le tableau de conjugaison des verbes réguliers aux aspects perfectif puis imperfectif de l’indicatif (un mode, nous en parlerons plus en détail dans le chapitre §5.7.3), le V représentant la racine du verbe :

Tableau 20 : Conjugaison du perfectif de l’indicatif
  passé futur
1S Vo y Vo
2S Vou y Vou
3S Vo y Vou
1PAU Vur y Vur
2PAU Vun y Vur
3PAU Vur y Vur
1P Vu y Vo
2P Vu y Vo
3P Von y Von
Tableau 21 : Conjugaison de l’imperfectif de l’indicatif
  passé présent futur
1S Ver Ve y V
2S Vet Vei y Vei
3S Ver Vea y Ve
1PAU Vez Vet y Va
2PAU Ves Vaet y Vas
3PAU Verz Vaet y Va
1P Ven Vern y Vats
2P Vent Var y Vat
3P Ven Vér y Vat

Les terminaisons après les V s’accollent au verbe, excepté la voyelle si elle se répète. Par exemple, <tynne> se conjugera <tunner> à la première personne du singulier.

Les conjugaisons de l’imperfectif et du perfectif aux temps antérieurs ou postérieurs du passé et du futur s’effectuent en utilisant soit le participe passé ou futur du verbe et en utilisant le verbe modal <o ber> pour les verbes d’états et <o gjer> pour les verbes d’action qui sera conjugué au passé ou au futur selon s’il s’agit respectivement d’un temps antérieur ou postérieur.

En revanche, les trois temps disposent d’un aspect commun : le progressif qui s’emploie grâce à l’utilisation des verbes <o ber> (verbes d’état) ou <o gjer> (verbes d’action) comme auxilliaires conjugué selon le temps et l’aspect imperfectif voulu, tandis que le verbe principal est sous sa forme de participe progressif (voir les participes §5.7.3.4). Exemple :
Français : J’étais en train de manger une pomme rouge.
Mattér : cheg e gjés etanand raezant eppelant

Français : Vous êtes tous deux en train de pêcher.
Mattér : im gjéta ficjanand

Français : Elles seront en train d’écrire des lettres. Mattér : su y gjér gérenand breifantas

5.7.3 Modes

5.7.3.1 Infinitif

C’est dans ce mode que vous verrez les verbes dans le dictionnaire. Il s’agit de la base de chaque verbe, précédé par un <o> marquant l’infinitif. Dans cette forme, le verbe peut être manipulé dans la phrase comme un nom commun, mais il peut également être utilisé afin de donner des instructions de façon polie, comme par exemple dans un manuel ou dans une recette, comme cela peut être le cas en Français.

5.7.3.2 Impératif

En Mattér, l’impératif est un moyen pour le locuteur de donner un ordre à son interlocuteur. Il ne s’applique donc qu’au présent, ainsi qu’à la deuxième personne (singulier, paucal et pluriel). Voici la conjugaison des verbes à l’impératif :

Tableau 22 : Conjugaison des verbes régulier à l’impératif
nombre conjugaison
singulier V(a)ge
paucal V(a)gér
pluriel V(e)gi

Pour rappel, les voyelles entre parenthèses ne sont à rajouter que dans le cas où l’apposition de la terminaison créé une suite de consonne interdite par les règles de phonotaxes (voir §4.4). Voici par exemple la conjugaison respectivement de <o seg> « dire » et <o etan> « manger » à l’impératif :

Tableau 23 : Conjugaison de <o seg> à l’impératif
nombre conjugaison
singulier segge
paucal seggér
pluriel seggi
Tableau 24 : Conjugaison de <o etan> à l’impératif
nombre conjugaison
singulier etanege
paucal etanegér
pluriel etanegi

Le verbe <o gjer> a sa propre forme que vous retrouverez dans leurs chapitres respectifs (§5.7.6). Les verbes <o hab> et <o ber> sont réguliers.

Il est également possible pour le locuteur d’accentuer l’ordre en mettant le verbe au participe présent et en le précédant par le verbe <o gjer> conjugué à l’impératif. Exemple avec <o ficjan> :

Tableau 25 : Conjugaison à l’impératif fort de <o ficjan>
nombre conjugaison
singulier jeg ficjanta
paucal jége ficjanta
pluriel jegi ficjanta
5.7.3.3 Jussif

Le Jussif est un mode très similaire à l’impératif décrit ci-dessus, permettant de donner des ordres à une personne tierce n’étant généralement pas présente lors de la conversation. En français, la phrase utilisant le subjonctif « qu’il vienne maintenant » se traduira par du jussif en Mattér, « nu comménge ». Le jussif ne s’applique donc qu’au présent et à la troisième personne. Voici son tableau de conjugaison :

Tableau 26 : Conjugaison des verbes régulier au jussif
nombre conjugaison
singulier V(e)get
paucal V(e)gent
pluriel V(e)geat

Voici deux exemples de conjugaison au jussif avec <o seg> et <o etan> :

Tableau 27 : Conjugaison de <o seg> à l’impératif
nombre conjugaison
singulier segget
paucal seggent
pluriel seggeat
Tableau 28 : Conjugaison de <o etan> à l’impératif
nombre conjugaison
singulier etaneget
paucal etanegent
pluriel etanegeat

À l’instar de l’impératif, <o gjer> a sa propre conjugaison au jussif, et il est possible d’accentuer l’ordre donné via l’utilisation de <o gjer> en auxilliaire conjugué au jussif du verbe qui lui est en participe présent.Exemple avec <o ficjan> :

Tableau 29 : Conjugaison au jussif fort de <o ficjan>
nombre conjugaison
singulier gjet ficjanta
paucal gjégent ficjanta
pluriel gjeag ficjanta
5.7.3.4 Participes
Tableau 30 : Participes réguliers
type de participe forme
participe passé V(z)et
participe présent V(o)ta
participe futur V(é)tér
participe progressif Vand

Participes irréguliers :

5.7.4 Verbe être <o ber>

5.7.4.1 Perfectif
Tableau 31 : Perfectif de <o ber>
  passé futur
1S ver y ver
2S vet y vet
3S vas y vas
1PAU vez y vez
2PAU vens y vens
3PAU vats y vats
1P vein y vein
2P veat y veat
3P veaen y veaen
5.7.4.2 Imperfectif
Tableau 32 : Imperfectif de <o ber>
  passé présent futur
1S e vas be u be
2S ea vart best u best
3S ei vart beis ou beiz
1PAU e vast ers u erz
2PAU ea vart ers o erz
3PAU ei vars ais ou aiz
1P e vaes ser u ser
2P ea vaers sers u serz
3P ei vars set ou sets
5.7.4.3 Participe
Tableau 33 : Participes de <o ber>
type de participe forme
participe passé bet
participe présent bote
participe futur bétér

5.7.5 Verbe avoir <o hab>

5.7.5.1 Perfectif
Tableau 34 : Perfectif de <o hab>
  passé futur
1S her hery
2S het hety
3S heas y heas
1PAU hez hezy
2PAU hezt hety
3PAU hets hety
1P hein y hein
2P heit heity
3P haent y haent
5.7.5.2 Imperfectif
Tableau 35 : Imperfectif de <o hab>
  passé présent futur
1S e has habe u habe
2S ae hat hast u habest
3S ea has hat ou hat
1PAU e hats habes u habes
2PAU e hart hats o hats
3PAU ea hars habean ou haben
1P ae hat haber u harbe
2P ae haes habers y harz
3P ei hars habet u hebet
5.7.5.3 Participe
Tableau 36 : Participes de <o hab>
type de participe forme
participe passé haet
participe présent hat
participe futur hater

5.7.6 Verbe faire <o gjer>

5.7.6.1 Perfectif
Tableau 37 : Perfectif de <o gjer>
  passé futur
1S jer y jer
2S jeret y jeret
3S gjes y jes
1PAU jarz y jars
2PAU jens y jent
3PAU gjets y jets
1P jerein y jerein
2P gjereat y jereat
3P gjeraen y jerean
5.7.6.2 Imperfectif
Tableau 38 : Imperfectif de <o gjer>
  passé présent futur
1S e jés jere u jere
2S ae jét jei y jeit
3S ei gjés gjea y jeas
1PAU e jéts jét u jét
2PAU e jért gjéta y jérta
3PAU ea gjéts jaet y jaes
1P ei jeas jern y jeas
2P e gjeas gjerar y jerar
3P e gjérs gjér y jér
5.7.6.3 Participe
Tableau 39 : Participes de <o gjer>
type de participe forme
participe passé get
participe présent geste
participe futur gér
5.7.6.4 Impératif
nombre conjugaison
singulier jeg
paucal jége
pluriel jegi
5.7.6.5 Jussif
nombre conjugaison
singulier gjet
paucal gjégent
pluriel gjeag

5.8 Adverbes

5.9 Prépositions

5.10 Nominalisation

La nominalisation est un outils permettant l’utilisation d’un mot n’étant pas un nom (verbe ou adjectif) comme s’il s’agissait d’un nom. Le Mattér marque la nominalisation par des suffixes.

5.10.1 Acteur -ear

On peut obtenir un nom à partir d’un verbe désignant une personne ayant un rapport à cet élément dérivé ou effectuant l’action du verbe dérivé. Ainsi, on a <ficjanear> qui désigne un pêcheur, <gérenear> qui désigne un écrivain, <rittanear> un graveur de runes, etc…

5.10.2 Acte -yri

On peut également transformer un verbe d’action afin de se référer à l’acte qu’il représente en lui-même. Ainsi, <ficjanyri> désigne la pêche, <gérenyri> désigne le travail d’écriture et <rittanyri> désigne le travail de gravure de runes.

5.10.3 Nominalisation d’adjectifs -ens

Il est également possible de transformer des adjectifs en nom afin de se référer à leur qualité en tant que telle. Ainsi, <alens> signifie « totalité », <galmens> signifie « ancienneté » et <gemmelents> signifie « vieilesse ».

6 Syntaxe

6.1 Groupe nominal

Le groupe nominal est l’ensemble des mots d’une phrase en Mattér déterminant un nom propre ou nom commun. L’ordre typique d’un groupe verbal est <déterminant>-<adjectifs>-<nom>-<proposition>, cependant seul le nom est obligatoire. Il est possible de placer un ou plusieurs adjectifs entre le nom et la proposition pour accentuer une note subjective de la part du locuteur, une opinion. Ainsi, « smoz eppel » est une pomme dont on on peut supposer qu’elle soit objectivement petite, alors que « eppel smoz » insinue que selon l’avis du locuteur la pomme est petite. Exemple :

Mattér : Hit galmant wachenant beis.
Français : C’est une vieille voiture.

Mattér : Hit wachenant galmant beis.
Français : C’est une voiture à mon avis vieille.

6.2 Groupe verbal

Du fait de leur conjugaison portant pleinement l’information du nombre et du genre, le pronom du sujet n’est généralement pas utilisé. Son utilisation, placé avant le verbe, permet de placer une emphase sur le sujet.

6.3 Propositions simples

L’ordre préféré en Mattér est <sujet>-<objet>-<oblique>-<adverbes>-<verbe>, mais du fait de la déclinaison des éléments objets et obliques, il est possible de changer l’ordre de la proposition avant le verbe, qui restera en toutes circonstance en fin de proposition. Ces changements d’ordre peuvent permettre une mise en avant de certains éléments de la phrase par rapport à d’autres. Exemples :

Mattér : Fazérych breifant cheiz gjea gérenand.
Français : Mon père est en train de m’écrire une lettre.

Mattér : Breifant fazérych cheiz gjea gérenand.
Français : C’est une lettre que mon père est en train de m’écrire.

Mattér : Cheiz fazérych breifant gjea gérenand.
Français : C’est à moi que mon père est en train d’écrire une lettre.

6.4 Négations

6.5 Questions

6.6 Propositions plus complexes

6.6.1 Clauses relatives

6.7 Conjonctions et Coordination de propositions

7 Morphosyntaxe

7.1 Citation

8 Sémantiques

9 Pragmatique

10 Phraséologie

11 Synchronie et diachronie

12 Nombres

Le Mattér est une langue comptant en base dix et prenant en compte l’existance du zéro. Cependant, contrairement au Français, le Mattér tend à grouper les dizaines de milliers ensemble plutôt que les milliers. Ainsi, nous avons les termes suivants :

Tableau 40 : Nombres en Mattér
notation standard notation Mattér terme
0 0 nyn
1 1 aen
2 2 twéa
3 3 ze
4 4 fro
5 5 zeif
6 6 chcaec
7 7 sean
8 8 acht
9 9 onnén
10 10 dran
20 20 tjeg
30 30 zjea
40 40 frje
50 50 zeig
60 60 chcjag
70 70 sjeg
80 80 achteig
90 90 onneg
100 100 anrad
1 000 1000 tansen
10 000 1 0000 deten
100 000 000 1 0000 0000 mollen
1 000 000 000 000 1 0000 0000 0000 vreljen

Le Mattér énonce les éléments d’un nombre du plus petit au plus grand, et les termes <anrad>, <tansen>, <deten>, <mollen> et <vreljen> peuvent être multipliés par un nombre inférieur le précédant. Par exemple, pour exprimer « 600 », on dira <chaecanred>. Indiquer un multiplicateur de un est considéré comme inutile, ainsi les termes tels que <deten>, <mollen> et <vreljen> se suffisent à eux-même pour signifier <1 0000>, <1 0000 0000> et <1 0000 0000 0000> respectivement. Par conséquence, le nombre 1789 se traduirait par <onnén achteig seananrad tansen>.

Les termes <anrad>, <tasen>, <deten>, <mollen> et <vreljen> doivent également être précédés par <ar> lors d’un risque de confusion entre un nombre et leur multiplieur, de 1 à 10 pour <anrad et tansen>, et de 1 à 999 pour <deten>, <mollen> et <vreljen>. Ainsi, <achtanred> signifie 800, alors que <acht ar anred> signifie 108, <onnénanrad deten> signifie 900 0000 (ou 9 000 000) alors que <onnénanrad ar deten> signifie 1 0900 (ou 10 900). Si aucune confusion n’est possible, le <ar> sera ommis. 1 2345 6890 (123 456 890) s’exprime donc <dran achteig seananred chceactansan ar zeif frje zeanrad twéatansen deten ar mollen>.

Typographiquement parlant, les multiplicateurs s’agglomèrent avec l’élément qu’ils multiplient.

13 Système d’écriture

Le système natif d’écriture Mattér est l’alphabet runique anglo-saxon. Voici la correspondance entre chacun des phonèmes du Mattér et des runes utilisées nativement dans leur ordre alphabétique natif :

Tableau 41 : Runes du Mattér
phonème (transcrit) rune
f
u
s
o
r
c
g
w
h
ch
n
i
j
p
z
v
t
b
e
m
l
d
é
a
y
ae
ea
séparateur de mots
marquer de pauses
séparateur de phrases

Exceptionnellement, et contrairement aux autres, les diphtongues <ae> et <ea> disposent de leur propre morphème. Cet alphabet est généralement utilisé lors d’écritures horizontales de droite à gauche et de haut en bas, mais il arrive occasionnellement que ces runes soient écrites verticalement lors de gravures, de haut en bas et de droite à gauche.

Voici un texte d’exemple transcrit en alphabet latin ainsi qu’écrit en runes :
Français : Demain, du lever au coucher du soleil, nous irons pêcher.
Mattér (transcrit) : morgoch, gyrnegac scyrmém, si y ficjanur.
Mattér (runes) : ᛗᚩᚱᚷᚩᛇ᛬ᚷᚣᚱᚾᛖᚷᚪᚳ᛫ᚦᚳᚣᚱᛗᛟᛗ᛬ᚦᛁ᛫ᚣ᛫ᚠᛁᚳᛡᚪᚾᚢᚱ᛭

Le Mattér peut également être écrit avec les caractères romains comme fait dans quasiment tout ce document, cependant il est possible également d’utiliser quelques caractères alternatifs :

Tableau 42 : Caractères latins du Mattér
caractère translittéré caractère alternatif
s Þ - þ
z Ð - ð
ch Ȝ - ȝ
w Ƿ - ƿ
j I - i
ae Æ - æ

Ainsi, des mots tels que <bryz> ou <spich> peuvent s’écrire <bryð> et <þpiȝ> respectivement. Ainsi, trois façons d’écrire le Mattér sont possible : l’alphabet runique, natif à la langue, l’alphabet latin adapté au Mattér, apparu plus récemment dans le Mattér et utilisé principalement lors des échanges commerciaux avec des cultures utilisant cet alphabet, et enfin la translittération qui n’est utilisée que dans ce document afin de retranscrire aisément le Mattér sans avoir recours à des caractères spéciaux. Quelques exemples de ces différents systèmes d’écriture :

Tableau 43 : Exemples d’écritures native du Mattér
translittération latin runique
bryz bryð ᛒᚱᚣᛋ
spich þpiȝ ᚦᛈᛁᛇ
jea iea ᛄᛠ
maend mænd ᛗᚫᚾᛞ
nesty neþty ᚾᛖᚦᛏᚣ
wachen ƿaȝen ᚹᚪᛇᛖᚾ

14 Glossaire

mot en Mattér
[phonétique] (élément de langage) Définition(s)

Abréviations :

  • adj : adjectif
  • adv : adverbe
  • ind : indénombrable
  • n : nom
  • pau : paucal
  • pl : pluriel
  • pron : pronom
  • sg : singulier
  • vi : verbe intransitif
  • vt : verbe transitif

14.1 Actions physiques

14.2 Amour

14.3 Animaux

bern
[bɛrn] (n) ours
cat
[kat] (n) chat
ficjan
[ˈfikjan] (n) poisson
o ficjan
[o ˈfikjan] (vt) pêcher
hynd
[hynd] (n) chien
o gyjen
[o ɡyjɛn] (vi) aboyer (animaux, chiens)

14.4 Art

wen
[wɛn] beau, joli

14.4.1 Écriture

bokké
[ˈbokːe] (n) livre
breif
[brɛɪf] (n) lettre, missive
o géren
[o ˈɡerɛn] (vt) écrire, tracer des runes ou lettres latines sur une surface plane (parchemin, papier,…)
o rittan
[o ˈritːa] (vt) écrire, graver des runes
ryn
[ryn] (n) rune, lettre alphabétique

14.5 Astronomie

14.6 Bâtiments

o flytten
[o flytːɛn] (vi) déménager

14.6.1 La ville

urby
[ˈurby] (n) ville

14.6.2 Les types de bâtiments

tere
[ˈtɛrɛ] (n) tour, haut monument
hys
[hyθ] (n) maison (bâtiment)

14.7 Commerce

o saelle
[o ˈsaelːɛ] (vt) vendre, donner à quelqu’un

14.8 Conflits

14.9 Conteneurs

14.10 Corps

14.11 Couleurs

raez
[raeð] (adj) rouge

14.12 Dimensions

14.12.1 Taille

smoz
[smoð] (adj) petit, étroit
stor
[θtor] (adj) gros, grand, de grande taille, large
mekkil
[mekːil] (adj) grand, imposant, puissant, fort

14.12.2 Quantifieurs

maend
[maend] (adj) beaucoup
vend
[vend] (adj) peu, un peu

14.13 Direction

14.14 Eau

14.15 Effort

14.16 Éléments

14.17 Émotions

lycce
[ˈlykːɛ] (adj) joyeux, content
o wilja
[o ˈwilja] (vt) vouloir, avoir envie de
wille
[ˈwilːɛ] (n) souhait, désir

14.18 Évaluation

14.19 Événements

14.20 Existence

14.21 Famille

bruzyr
[ˈbruðyr] (n) frère
fazér
[ˈfaðer] (n) père
fobror
[ˈfobror] (n) oncle paternel
fostyr
[ˈfostyr] (n) tante paternelle
mazér
[ˈmaðer] (n) mère
maebror
[ˈmaebror] (n) oncle maternel
mastyr
[ˈmastyr] (n) tante maternelle
syster
[ˈsystɛr] (n) sœur

14.22 Forme

14.23 Gouvernement

14.24 Grammaire

14.24.1 Conjonctions

ar
[ar] (conj) et
aen
[aen] (conj) et, mais
og
[oɡ] (conj) et, cependant, toujours est-il que
men
[mɛn] (conj) mais
zea
[ðea] (conj) mais, introduit une question
némmé
[nemːe] (conj) excepté, à moins que

14.24.2 Prépositions

tél
[tel] (prep) pour, afin
siv
[θiv] (prep) pour la raison de, du fait de.

14.25 Guerre

laette
[ˈlaetːɛ] perdre, se rendre, abandonner

14.26 Légal

14.27 Lieux

14.28 Lumière

14.29 Mental

14.30 Mesures

14.31 Métaux

14.32 Mouvements

o commén
[o komːen] (vi) venir, arriver
o ga
[o ɡa] (vi) aller
o ljegga
[o ˈljeɡːa] (vi) aller à travers champs, sans suivre de chemin, errer
scort
[θkort] (adj) rapide

14.33 Nature

velt
[vɛlt] (n) monde, la Terre

14.34 Nombres

norm
[norm] (n) nombre, numéro (ordinal)
al
[al] (adj) tout, tous

14.34.1 Nombres cardinaux

Comme présenté dans le chapitre sur les nombres (§12), voici ci-dessous les nombres cardinaux du Mattér. Leur utilisation est détaillée dans le chapitre mentionné ci-dessus.

nombre terme
0 nyn
1 aen
2 twéa
3 ze
4 fro
5 zeif
6 chcaec
7 sean
8 acht
9 onnén
10 dran
20 tjeg
30 zjea
40 frje
50 zeig
60 chcjag
70 sjeg
80 achteig
90 onneg
100 anrad
1000 tansen
1 0000 deten
1 0000 0000 mollen
1 0000 0000 0000 vreljen

14.35 Nourriture

o spich
[o θpiç] (vt) (vulgaire) manger, bouffer
o etan
[o ɛtan] (vt) manger

14.36 Outils

wachen
[ˈwaçɛn] (n) voiture

14.37 Parole

o seg
[o sɛɡ] (vt) dire

14.38 Péchés

14.39 Physique

14.40 Possession

14.41 Religion

14.42 Savoir

o cyn
[o kyn] (vt) savoir
o sjea
[o sjea] (vt) connaître, savoir superficiellement
o vitté
[o ˈvitːe] (vt) savoir, connaître, être conscient de

En Mattér, une différentiation est faite entre le fait de savoir ou connaître quelque chose superficiellement <o sjea>, avoir une connaissance plus approfondie du sujet <o cyn> ou bien avoir une véritable maîtrise de la connaissance sur le sujet <o vitté>. Par exemple, une personne connaissant de nom une langue dira <cheg an tyngant sjeae> (« j’ai connaissance de cette langue », sous-entendu qu’il sait de quoi il s’agit mais sans plus), une personne apprenant mais ne maîtrisant pas la langue dira <cheg an tyngant cyne> (« je connais cette langue », sous-entendu suffisamment pour pouvoir un peu s’exprimer avec sans pour autant la maîtriser), et une personne parlant couramment cette langue dira <cheg an tyngant vittée> (« je connais bien cette langue », impliquant une connaissance profonde du sujet).

14.43 Sensations

14.44 Sexe

14.45 Société

14.45.1 Relations sociales

je
[jɛ] (adv, inform.) ouais
jea
[jea] (adv) oui
ne
[nɛ] (adv, inform.) nan
nea
[nea] (adv) non

14.46 Substances

14.47 Temps

altiz
[altið] (adv) tout le temps
daeg
[daeɡ] (n) jour
gaern
[ɡaern] (n) année
galm
[ɡalm] (adj) vieux, ancien
gyrneg
[ˈɡyrnɛɡ] (n) moment du lever de soleil, matin
menys
[ˈmɛnyθ] (n) mois
morg
[morɡ] (adv) demain
nesty
[ˈnɛθty] (adj) prochain, suivant
nu
[nu] (adv) maintenant, tout de suite
o tebyr
[o 'tɛbyr] (vt) passer (du temps)
tiz
[tið] (n) temps
scyrm
[θkyrm] (n) crépuscule, moment du coucher de soleil
voc
[vok] (n) semaine

14.48 Travail

14.49 Végétaux

14.49.1 Fruits

eppel
[ˈɛpːɛl] (n) pomme

14.50 Vêtements

14.51 Vie et santé

bryz
[bryð] (n) naissance
bryzdeg
[ˈbryðdɛɡ] (n) jour de naissance, anniversaire (<bryz> + <deg>)
o bwén
[o bwen] (vi) vivre, habiter
gemmel
[ɡɛmːɛl] (adj) vieux, âgé

<Gemmel> peut être utilisé pour désigner un âge. Par exemple, « j’ai vingt ans » peut s’exprimer « tweg gaern gemmel be » (litt. « je suis vieux de vingt ans »).

mein
[mɛin] (n) douleur
meinwach
[mɛinwaç] (n) ambulance (<mein> + <wachen>)

14.52 À trier

o tynne
[o ˈtynːɛ] (vt) perdre quelque chose
mes
[mɛθ] (n) homme, personne
gaet
[ɡaet] (n) rue, allée
méllém
[melːem] (adv) entre (deux personnes)

15 Annexes

Auteur: Lucien Cartier-Tilet

Created: 2019-03-21 jeu. 14:27